13 octobre 2019

L’enjeu de Talloires Espace Lac. Partie 1 : les types d’accès au lac


Ces dernières semaines la sérénité de la commune de Talloires-Montmin a été quelque peu troublée par la décision de la municipalité de rénover la parcelle communale à Angon dénommée Talloires Espace Lac en la confiant à une structure privée sous la forme d'un bail emphytéotique de quarante ans et, dans ce but, a émis un appel d'offres. Cette décision a provoqué de nombreuses réactions dans la population : pétition citoyenne, rumeurs, articles dans la presse nécessitant une mise au point du maire dans une note d'informations.

Il n'appartient pas à l'ADEPT, association de protection de l'environnement, de prendre aujourd'hui position sur les modalités de la procédure d'appel d'offres en cours ni sur le mérite des différents projets qui ont été proposés pour répondre à cet appel d'offres.

En revanche l'ADEPT souhaite apporter sa pierre à la réflexion sur différents sujets générés par le devenir de cet espace : les accès au lac, la servitude de marchepied et les attentes de la population. Ce premier article traitera des types d'accès au lac. Il s'inspire d'une thèse de doctorat en cours de finalisation présentée le 26 septembre dernier par Alice Nikolli lors d'une réunion publique à Annecy, réunion à laquelle l'ADEPT a participé. Cette étude a pour titre :

Les rives lacustres comme espaces publics : l’exemple du lac d’Annecy
et est consultable sur le site http://mappemonde.mgm.fr/123as2/

L’auteure distingue cinq types d’accès au lac : (sic)
1.  L’accès libre désigne les espaces librement et gratuitement accessibles, sans condition ni restriction d’aucune sorte (quais publics, espaces verts urbains…).
2.  L’accès conditionné comprend les espaces accessibles au public sous réserve du paiement d’un droit d’entrée (plages municipales), de la consommation d’un service (restaurants pieds dans l’eau, complexes de loisirs…) ou de toute autre condition.
3.  L’accès privatif regroupe les secteurs où la rive n’est pas accessible au public du fait de dispositifs spatiaux de fermeture relevant du marquage de la propriété privée (clôtures, haies…).
4.  L’accès physiquement difficile cible les linéaires où la rive est inaccessible du fait de la topographie (falaises) ou de formations végétales (roselières).
5.   L’accès interdit correspond aux dispositifs institutionnels interdisant explicitement l’accès, en l’occurrence pour des raisons de protection de l’environnement.

Une carte détaillée, difficilement reproductible dans cet article, montre ces différents types d’accès tout autour du lac d’Annecy. Nous vous invitons à la consulter (voir lien supra).
Suivant cette typologie, Talloires Espace Lac dispose actuellement pour partie d’un accès libre et pour partie d’un accès conditionné. La procédure engagée maintient a priori ces deux types d’accès. Toutefois, deux questions sont susceptibles de se poser : comment s’assurer que l'accès actuellement "conditionné" sera maintenu pendant quarante ans et comment éviter qu’un espace public en accès libre, concédé à une personne privée pour une exploitation commerciale, ne soit pas considéré comme "conditionné", voire "interdit" par les usagers du bord du lac ?

Le prochain article sera consacré à la servitude de marchepied.

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7 commentaires:

Anonyme a dit…

Cet article commence par le même étrange présupposé qui a conduit la mairie à concevoir le projet d'aliéner aujourd'hui le domaine public municipal riverain du lac pour une durée de 40 ans.
Ce présupposé révèle que tant l'ADEPT (au moins l'auteur de l'article et ses relecteurs) que le conseil municipal ont éludé les 3 questions essentielles, pour ne traiter qu'une question accessoire et potentiellement superflue (quelle procédure d'appel d'offres ?), et aussi que les uns et les autres, quoique censés représenter chacun à sa place les talloiriens, trouvent satisfaisant d'ignorer le point de vue des légitimes propriétaires des lieux que sont les citoyens eux-mêmes (et non les décideurs & conseilleurs).

QUESTION ESSENTIELLE n°1 : est-il responsable et décent d'aliéner le domaine public municipal riverain du lac, alors que tant de berges sont déjà privées et difficiles voire impossibles d'accès ?
QUESTION ESSENTIELLE n°2 : ce qui est envisagé est-il possible au regard de la réglementation (Codes de l'Urbanisme et de l'Environnement, Lois Littoral et Montagne) et de ses documents locaux d'application (PLU et SCOT) ?
QUESTION ESSENTIELLE n°3 : pourquoi tant de hâte en fin de mandat municipal, à moins de 6 mois des élections, alors que le projet porte une durée de 40 ans, signe qu'il n'a rien d'urgent ni de prioritaire ?

Aux questions essentielles n°1 et 2, la réponse est clairement NON.
Que je sache, la mairie d'Annecy n'a jamais envisagé de privatiser le Pâquier, ni celle d'Annecy-le-Vieux le secteur d'Albigny (et etc. tout autour du lac) : l'une et l'autre font leur boulot de mairie sans pleurnicher, tout simplement !
Un tel espace (plus de 3 ha, plus de 400 m de berges) ne doit en aucune façon échapper à la maîtrise publique et c'est évidemment le travail de la mairie elle-même de l'entretenir correctement et d'en maintenir le bâti (notamment le restaurant et ses dépendances) dans un état salubre et conforme à toutes les normes (sanitaires, environnementales, etc.) : trop facile aujourd'hui de prétexter le mauvais état des lieux, alors que le travail n'a jamais été fait par la mairie depuis qu'elle en est propriétaire, et double peine pour les talloiriens.
Et les talloiriens font clairement savoir (cf. pétitions, rumeurs & conciliabules, etc.) qu'ils ne sont d'accord ni sur le principe même du projet (quel qu'en soit l'acteur retenu par la mairie), ni sur la méthode "en catimini" mise en œuvre pour l'imposer aux talloiriens.
Quant à la réglementation, elle s'oppose de façon multiple à ce projet, puisque ESPACE LAC est classé espace naturel (non aménageable en quoi que ce soit), entièrement situé dans la bande littorale des 100 m ultra réglementée et protégée par la Loi Littoral, tandis qu'à pareil endroit la Loi Montagne impose la lourde procédure dite "Unité Touristique Nouvelle", qui ne laisse aucun espoir à ce qui est envisagé.
Le risque est donc visiblement grand que la commune de Talloires s'embarque une fois de plus dans un contentieux interminable et coûteux.

Anonyme a dit…

Quant à la question essentielle n°3, elle est plus qu'ouverte et problématique.
En 2060 (fin du bail envisagé), nous ne serons plus là, ni nos enfants, pour apprécier ce que sera devenu le site : qui se souviendra alors que jusqu'en 2019, ESPACE LAC était un espace purement public géré par la mairie elle-même et que renouveler la gestion privative n'est ni une obligation ni une évidence ? Il sera facile de le privatiser définitivement ...
Monsieur le Maire fait valoir qu'il est bien minoritaire au conseil municipal à être en désaccord avec le choix majoritaire des élus, grâce lui soit rendue d'avoir davantage les pieds sur terre : ceci dit, par sa signature, car c'est lui qui signera le bail (pas les élus qui l'ont approuvé), il engagerait sa responsabilité personnelle, pas celle des tenants du projet !
De sa part, la sagesse consisterait à différer à 2020 l'exécution du projet, qui n'a rien d'urgent ni de prioritaire (les lieux sont laissés en vrac depuis 30-40 ans, nous ne sommes plus à 1 an près !), et à confier aux différents candidats à la prochaine élection municipale le soin de débattre publiquement avec les talloiriens de leurs idées pour ESPACE LAC, puis à son successeur le soin de piloter la manœuvre.

Quant à l'accès libre et gratuit aux berges du lac dès lors que le site serait confié à un opérateur privé, la question suivante s'impose d'évidence : à CARREFOUR et AUCHAN aussi, l'accès au magasin est libre et gratuit, mais, une fois entré dans le magasin, tout est mis en œuvre pour "NOUS AIDER (à consommer mieux)" (cf. le dossard des gilets du personnel de ces magasins) ... à ESPACE LAC privatisé, tout ne sera-t-il pas fait en pratique, sans mettre de barrière, pour décourager, intimider et éloigner les visiteurs gratuits ?
Pour démontrer sa bonne foi, la mairie devrait en tous cas prendre une disposition immédiate, facile et gratuite, relativement à cet accès libre et gratuit aux berges de ce secteur : retirer tous les obstacles aujourd'hui présents (clôture entre le restaurant et la plage, reliefs de la tempête de juin le long du bâtiment écrasé par les arbres dans leur chute, barrières du côté des pédalos et du chalet des archers, ainsi que pour accéder de là au débarcadère).
Si ce "marchepied" n'est pas ouvert dès ce mois d'octobre, comment lui faire confiance pour la suite ?

Cette palinodie aura au moins eu une vertu : faire prendre conscience que ce lieu exceptionnel est laissé en vrac depuis 30-40 ans et qu'il serait bon de le valoriser sous la responsabilité de la mairie elle-même, comme le souligne le conseiller municipal Gérard ACHARD dans son interview à l'Essor Savoyard, afin d'en faire le véritable Pâquier ouvert à tous et agréablement paysagé qui manque au Petit Lac.
Avis aux candidats à l'élection municipale ...

Anonyme a dit…

Bien dit l'anonyme avant moi !
Et ce qui serait cool, le restaurateur ayant complètement libéré les lieux depuis quelques jours, c'est que non seulement la mairie dégage tous les obstacles au marchepied d'ici fin octobre, du camping du lac (côté Nord) au restaurant Aquarama (côté Sud), mais qu'en plus elle annonce que c'est "définitivement définitif" (préciser "on n'y remettra rien demain quel que soit le projet, privé ou public, puisque c'est la loi") et qu'elle invite les talloiriens à venir découvrir nombreux leur patrimoine collectif riverain du lac à cet endroit, afin de pouvoir en débattre intelligemment lors de la campagne pour l'élection municipale début 2020.

Anonyme a dit…

Je découvre en lisant les commentaires précédents que la commune de Talloires est propriétaire d’Espace Lac depuis 30 ou 40 ans. Je l’ignorais et, vu l’état pitoyable des lieux (à beaucoup d’autres endroits de Talloires aussi !!!), cela m'inspire de poser aux élus la question suivante :

MAIS QU’EST-CE QUE VOUS FAITES DU POGNON DES TALLOIRIENS ???

Anonyme a dit…

"Monsieur le Maire fait valoir qu'il est bien minoritaire au conseil municipal à être en désaccord avec le choix majoritaire des élus, grâce lui soit rendue d'avoir davantage les pieds sur terre"

Vous semblez bien mal informé. Il y a 2 sujets bien distincts :
1) le cadre fixé (ou "cahier des charges") défini par la Mairie, et notamment le tant décrié bail emphytéotique
2) le choix du projet retenu suite à la procédure d'appel d'offre

Il est effectivement possible que le Maire ne suive pas l'avis de sa commission sur le choix du projet retenu, mais nous le saurons plus tard car il ne vous aura pas échappé que le vote n'a pas eu lieu.
En revanche c'est bel et bien lui qui est à l'origine du projet dans son ensemble, et notamment du bail emphytéotique. Je vous invite à relire le compte-rendu du conseil municipal du 22/10/2018. Vous constaterez qu'une (très) large majorité du CM s'est prononcée en faveur de cette concession. Effectivement, 3 élus ont voté contre, mais pas le Maire qui, à l'issue de ce vote, à reçu "tous les pouvoirs".

Il est en outre amusant de noter qu'un élu, actuellement vent debout contre ce projet, n'avait, à l'époque, pas pris la peine de se déplacer pour prendre part au vote. Et il n'avait pas non plus voté contre ce projet. Comme quoi...

Anonyme a dit…

Monsieur le Maire annonce dans la presse avoir des réserves vis-à-vis du choix très majoritaire des autres élus.
Il a une grande expérience de l’action municipale et de la réglementation applicable au bord du lac, puisqu’il achève son cinquième mandat de maire et qu’il était déjà conseiller municipal du temps du maire précédent : aucun autre conseiller municipal actuel ne peut en dire autant, et de loin.
Il rendrait un grand service à Talloires et aux talloiriens en rendant publiques ses réserves, qui sont sûrement fondées et pertinentes.
Monsieur le Maire, SVP, allez au bout de votre responsabilité et dites-nous pourquoi les conseillers municipaux doivent repousser le choix de la commission d’appel d’offres.
Merci d’avance.

Stephane Duclos a dit…

Bonjour, à tous les anonymes,

Peux de gens viennent lors des conseils publics, j'ai également constaté que dans le peux de gens, ce sont surtout des habitants de Montmin.
Donc si vous avez des questions à poser, n'hésitez pas, venez aux conseils publics.

Bien à vous tous et merci de m'avoir lu

Stéphane Duclos