31 mars 2014

Il y a 24 ans, quelles questions posions-nous ?


Le 11 août 1990, lors de l'Assemblée générale annuelle, un membre de l'ADEPT, Monsieur René MAGRON, s'appuyant sur le recensement de l'INSEE, avait présenté 3 tableaux :
  • l'un montrait l'évolution de la population permanente de Talloires au cours des 30 années précédentes,
  • un autre permettait de comparer cette évolution à celle des communes voisines de Menthon Saint Bernard et de Veyrier du Lac,
  • un troisième faisait ressortir la répartition résidences principales / résidences secondaires.
A partir de ces tableaux, Monsieur MAGRON nous avait fait bénéficier d'un exposé dans lequel il soulignait les éléments suivants :
  • une augmentation de la population de Talloires qui s'effectuait au rythme moyen annuel de 1,8 % et qui s'était fortement accentuée pour dépasser 4 % par an,
  • une population qui, en 20 ans, était passée de 659 à 931 personnes,
  • dans le même temps, le nombre de personnes ayant un emploi dans la commune n'avait par contre pas changé : 190 personnes environ,
  • et celles travaillant en dehors de la commune (à 95 % sur Annecy) avaient évolué de 133 à 355 ; ce qui faisait dire, déjà, que tous les matins un Talloirien sur trois prenait la route d'Annecy avec toutes les conséquences qui pouvaient en résulter : nuisances et risques dûs à la circulation, achats en dehors de Talloires, perte de taxe professionnelle...
Il était fait remarquer que Veyrier du Lac d'abord, puis Menthon Saint Bernard ensuite, avaient connu cette même évolution d'où la conclusion que : dès que l'on devient une banlieue résidentielle d'Annecy on s'exposait à une croissance de 4 % par an.
Ces taux de croissance étaient gigantesques, à notre échelle, quand on constatait que, alors que la population de la France n'augmentait que de 12 %, celle de Talloires doublait !

Monsieur MAGRON s'interrogeait alors sur ce qui risquait de se passer dans les vingt prochaines années si rien ne venait freiner cette croissance. Allons-nous encore doubler ; c'est à dire, ayant doublé en 30 ans, aurons-nous une nouvelle fois doublé dans 20 ans ?
Qu'est ce qui peut venir freiner cette croissance ? Un ralentissement économique d'Annecy ou une réglementation limitant les constructions sur Talloires ?
Monsieur SARTORI, urbaniste, avait rappelé que si 70 % des terrains constructibles au P.O.S. de l'époque étaient construits, il y aurait 700 logements nouveaux à Talloires.
Ce « nouveau » doublement de population était donc administrativement possible... sauf à modifier fortement le P.O.S. en rendant non constructibles certaines zones qui le sont actuellement mais ce serait aussi limiter les rentrées financières de la Commune.

Enfin, concernant la répartition résidences principales / résidences secondaires, si en 1960 il y avait à Talloires plus de résidences secondaires que de résidences principales, 30 ans après la proportion s'était inversée : 390 résidences secondaires face à 505 résidences principales.

En complément de cet exposé, notre administrateur François VILLAUME rendait compte d'une réunion à laquelle il avait participé à Paris concernant les ZPPAU (devenues depuis des ZPPAUP).
Il rappelle que ces Zones de Protection du Patrimoine Architectural Urbain (dont les textes datent de 1983 et 1984) sont une espèce de synthèse entre le rayon de 500 mètres créé en 1913 qui s'appelait à l'époque le « Droit de Regard des Beaux-Arts et des Monuments Historiques » et la loi MALRAUX de 1962 prenant en compte l'urbanisme et que :
  • une ZPPAU ne peut se créer que s'il y a un patrimoine à protéger,
  • elle doit valoriser, rentabiliser ce patrimoine, lui donner une raison de vivre,
  • elle doit permettre un dialogue entre gestionnaires et donner la possibilité de travailler sur le plan touristique et économique tout en protégeant le patrimoine,
  • quant au P.O.S. il doit tenir compte de la ZPPAU et non l'inverse.

L'ADEPT soulignait, en conclusion de son Assemblée générale, que c'était tout à l'honneur de l'équipe municipale d'alors d'avoir décidé la création d'une ZPPAU à Talloires : la première ZPPAU ayant été créée à Paris pour les Champs-Elysées d'où une comparaison qui s'imposait :
les Champs-Elysées étant pour Paris ce que Talloires est pour le Lac d'Annecy.

Depuis, notre ZPPAU a disparu !!!

Ce petit retour 24 ans en arrière pourrait être l'occasion de s'accorder quelque instant de réflexion et de s'interroger sur ce qui a été heureux, ou parfois aussi, plus contestable dans l'évolution de notre commune et, par exemple, cet esprit des ZPPAU disparues ne devrait-il pas ressusciter lors de la révision prochaine de certains points du règlement d'urbanisme de notre PLU ?

Aucun commentaire: