21 mars 2012

L'eau à Talloires

 L'ADEPT a noté que, lors de la séance du Conseil municipal du 12 décembre 2011, il n'y avait pas eu de vote unanime pour adopter la nouvelle tarification de l'eau aux motifs que :
-        suite à l'expertise réalisée par le Syndicat Fier et Lac analysant entre autres les rendements des réseaux, aucune programmation pluriannuelle d'amélioration n'ait été décidée,
-        qu'il n'ait pas été jugé pertinent de créer une commission spécifique « Eau » distincte de la commission générale « Travaux ».

Sans qu'il s'agisse pour notre association de prendre position de manière « politique » sur ce vote, il semble important de revenir sur ce sujet car la question de l'eau ne semble pas toujours avoir été prise en compte à Talloires à sa juste importance.
      Déjà dans son bulletin trimestriel du 1er trimestre 1995, pages 12 à 16, l'ADEPT soulignait certaines lacunes ou incohérences, tout comme elle le faisait également dans son bulletin de décembre 1997, pages 4 et 5.

Enfin, dernièrement, nous référant à l'annexe sanitaire « Eau Potable » du PLU telle qu'elle avait été mise à disposition lors de l'enquête publique l'an dernier, 4 points avaient attiré notre attention :

1.- l'état du réseau tout d'abord.
Même si, depuis la rédaction début 2010 de ces annexes, il a pu y avoir des évolutions que nous espérons de nature à nous rassurer, comme les mêmes causes nous conduisent à poser les mêmes questions, l'ADEPT souhaiterait obtenir des réponses précises concernant :
-        le renouvellement du réseau d'eau principal « qui date des années 50 » et le nombre exact de « conduites sous-dimensionnées »,
-        l'importance des conduits à remplacer car, était-il écrit dans cette annexe, sur la trentaine de kilomètres « près de 40 % des réseaux n'ont jamais été renouvelés »,
-        le volume réel des fuites : « 17,5 m3/jour/km » … soit, en théorie, près de 200 000 m3 par an !
-        le faible rendement, conséquence de ces fuites, qui n'est que de 43 %.

Cette annexe du PLU précise que des relevés sont effectués tous les 2 jours. Ces relevés ont-ils permis de déceler des fuites importantes ? Si oui, ont-elles pu être localisées avec précision ?
Enfin, des interventions rapides ont-elles été mises en œuvre pour y remédier ?
Par ailleurs, si nous ne doutons pas que les élus de Talloires aient programmé un calendrier précis de « remise à neuf » de l'ensemble du réseau, sur combien d'années ce travail de rénovation est-il prévu ?

2.- l'évolution de la demande.
La population a doublé en 30 ans. La ressource en eau a-t-elle suivi dans le même rapport et peut-elle continuer à évoluer proportionnellement à l'augmentation future prévue de population ?
En 2008 on recensait 1 190 abonnés ... avec 9 971 « consommateurs » en période de pointe estivale.
Les projections à l'horizon 2019 tablent sur 1 257 abonnés en croissance modérée (+ 5,6 % en 11 ans),
et 1 328 en croissance accélérée (+11,6 % en 11 ans) et, nouveau bond de 10 ans, en 2029, on arriverait à 1 321 abonnés en croissance modérée et à 1 467 abonnés en croissance accélérée, frôlant alors les 2 000 habitants permanents … avec 12 539 « consommateurs » en pointe estivale.

Nos installations sont-elles à même de répondre à cette prévision de croissance ?

3.- la qualité de l'eau distribuée.
Alors que l'on se préoccupe à juste titre de la qualité de nos aliments : avec ou sans OGM, avec ou sans colorants ou additifs variés, que peut-on dire de la qualité de notre eau du robinet ?

Dans l'agglomération annécienne, les factures sont accompagnées périodiquement d'une fiche qui récapitule :
la qualité bactériologique, la présence de nitrates, la « dureté » de l'eau, la proportion de fluor, la présence de pesticides et tout autre paramètre éventuel …

Même si Annecy, via le SILA, tire comme Talloires la majeure partie de sa ressource du lac, on peut s'étonner de l'importance (certes pour toute une communauté d'agglomération) des équipements de l'usine de traitement des eaux de La Puya en comparaison de la « légèreté » des installations talloiriennes.
D'un côté microtamisages sans le moindre ajout de produits chimiques et une eau de qualité identique pour tous les abonnés ; chez nous quelques écarts.
Si une eau dont le pH est à 8 ou plus est alcaline et donc très bonne pour la santé, ce qui est globalement le cas à Talloires, que dire du taux de chlore qui, selon les captages, varie dans des proportions allant de 1 à 10 … certaines sources seraient-elles moins « comestibles » que d'autres ?
Un document ancien faisait état par exemple :
-        - pour Vérel d'une teneur en chlore de       0,10 mg/l avec un pH de 8,15
-        - pour Rovagny d'une teneur en chlore de 0,02 mg/l avec un pH de 7,95
-        - pour Ponnay d'une teneur en chlore de    0,15 mg/l avec un pH de 8,05
-        - pour Cudry d'une teneur en chlore de      0,02 mg/l avec un pH de 7,75
-        - pour le Lac d'une teneur en chlore de      0,25 mg/l avec un pH de 8,05

4.- la sécurité incendie.
Seul le réseau principal du Chef-Lieu disposerait actuellement d'une réserve incendie normalisée.
Sur le reste de la commune le réseau, insuffisamment dimensionné, ne permettrait pas d'assurer les transferts de débits normalisés nécessaires pour la défense incendie.
Même si, ce qui est heureux, des incendies de grande ampleur sont rares, il serait plus rassurant d'apprendre que tous les travaux de mise en conformité ont bien été réalisés depuis la rédaction de cette annexe sanitaire ou le seront sans délai au fur et à mesure du développement de l'urbanisation.

5.- le développement de la ressource.
En complément du point précédent il est cité, dans cette annexe du PLU, que 2 captages : celui des Frasses et celui de Carénaud, sont « déficitaires et sans possibilité de secours par le réseau du lac ».
Il conviendrait donc de rechercher d'autres sources dans ces secteurs qui soient à même de venir sécuriser ces captages, tout comme l'autonomie « très réduite (4 heures) » de Ponnay ainsi que la « capacitée limitée (notamment Les Granges et le Chef-Lieu qui ont respectivement 12 et 10 heures d'autonomie) » seraient à prendre également en considération.

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