13 avril 2011

Demande de mesures complémentaires à l’arrêté du 14 juin 2010 réglementant la pratique du « wake surf » sur le lac d’Annecy

L’ADEPT est en attente de mesures complémentaires à l’arrêté du 14 juin 2010 réglementant la pratique du wakesurf sur le lac d‘Annecy.
Conformément au communiqué de presse de la Préfecture de la Haute-Savoie publié à Annecy le 18 juin 2010, cette réglementation a été mise en place pour l’été 2010 à titre expérimental et devait être suivie d’un bilan de fin de saison afin de permettre à Monsieur le Préfet de la Haute Savoie de décider d’éventuelles mesures complémentaires.

C’est pourquoi l’ADEPT propose des mesures complémentaires en phase avec les notions de « Lac en Partage », de Principe de Précaution et qui soient en harmonie avec la volonté de candidature d’Annecy aux JO 2018 placée sous le signe du Développement Durable.

LAC EN PARTAGE - PRINCIPES DE PRECAUTION.

pour permettre :
a.- la pratique des « activités calmes » telles que barque, pédalo, aviron, etc … (annexe 1)
b.- le respect du calme du lac recherché par les pêcheurs, les riverains, la clientèle des hôtels et restaurants, les promeneurs, etc … (annexe 2)
c.- la sauvegarde de la faune et de la flore particulièrement dans le milieu naturel fragile des roselières (annexe 3)
d.- d’éviter une déstabilisation des sédiments par l’impact des vagues dans les zones à faible profondeur, libérant ainsi les polluants (PCB, etc ...) naturellement fixés (annexe 4)
e.- d’éviter la contamination du milieu aquatique par des espèces en provenance d’autres bassins, notamment de la mer, séjournant dans l’eau résiduelle des ballasts. (annexe 5)
nous proposons :

1.- le partage des horaires.
Le wakesurf pourrait être interdit le matin jusqu’à 14 heures (les sportifs du Wakesurf pouvant profiter de ces heures matinales pour découvrir les meilleurs moments de la montagne ou tant d’autres activités alentours… ) ou, sur le modèle du lac de Paladru, pourrait être autorisé de 11 à 13 heures et de 17 à 19 heures.

2.- l’interdiction de la sonorisation à bord : nuisances très fortes !

3.- l’interdiction de la pratique du Wakesurf dans le petit lac.
Cela permettrait de redonner une forte identité au petit lac, bien visible à partir de la réserve naturelle remarquablement mise en valeur par le SILA. (annexe 6),

4.- l’interdiction de la pratique du Wakesurf dans le détroit de Duingt.
Cela rendrait ce détroit moins dangereux et plus calme pour les riverains et limiterait les risques de déstabilisation des sédiments,

5.- la désinfection systématique avant mise à l’eau de tous les bateaux à ballast en provenance d’un autre milieu aquatique,

6.- l’accroissement de la distance pratique par rapport à la bande de rive dans les zones de faible profondeur afin de garantir la stabilité des sédiments. (zone des Grands Blancs autorisée à 500 m du rivage alors que la profondeur peut être inférieure à 7 m à 600 m du rivage).


ANNEXES

Annexe 1 : les vagues de fortes amplitude et fréquence recherchées pour la pratique du « wake surf » soumettent, en synchronisme, toutes les embarcations aux roulis et tangage pouvant aller jusqu’à l’abandon par fatigue ou par risque de chavirage (barque avec 3 personnes en 2010, suspension des activités d’aviron l’été, ...).

Annexe 2 : le très faible coefficient d’amortissement de la propagation sonore sur un plan d’eau, la faible largeur du petit lac (500 à 1500 m), l’amplification par réflexion notamment sur la falaise du roc de Chère ou dans la baie de Talloires accentuent de manière notoire l’impact sonore. Ainsi, le vrombissement de hors bords en pleine puissance vers Duingt, voire Brédannaz, est perceptible en baie de Talloires aux terrasses de l’Abbaye ou de Bise !

Annexe 3 : les roselières sont endommagées notamment par l’érosion mécanique due au frottement des bois morts agités par le batillage intensif généré par le « wake surf ».

Annexe 4 : les PCB (polychlorobiphényles), très stables et particulièrement nocifs puisque cancérigènes qui ont été déversés dans le lac se fixent, par différentiel de densité, dans les sédiments. Il faut donc s’assurer que, dans les zones d’autorisation de pratique du « wake surf », la profondeur est suffisante pour éviter toute déstabilisation des sédiments libérant les PCB pénétrant ainsi dans notre chaîne alimentaire après leur ingurgitation par les poissons.

Annexe 5 : dès juin 2011, des épreuves de « wakesurf » sont prévues en mer à Théoule et sur le lac d’Annecy. Dans le respect du principe de précaution (article 5 de la charte de l’environnement), il est donc obligatoire d’exiger la désinfection de tous les bateaux en provenance d’autres plans d’eau avant leur mise à l’eau sur notre lac.

Annexe 6 : En plus de son hyper sensibilité au bruit, pour les raisons évoquées en annexe 2, le petit lac est également particulièrement vulnérable car il est bordé par la « Réserve naturelle du Bout du Lac » et par d’importantes roselières qui seraient endommagées par le batillage qui, pour un trafic donné, est évidemment d’autant plus important que le plan d’eau est réduit.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Sacher, Messieurs les membres de l'ADEPT, que l'Abbaye et Bise étaient la avant l'ADEPT, qu'ils sont contents de voir le wakesurf se dérouler sur le lac d'Annecy, et qu'ils en ont ras la casquette des censeurs parisiens...

Anonyme a dit…

que nous réservez vous après le wakesurf