PLU 2010

Monsieur Le Commissaire Enquêteur


J'ai l'honneur de vous faire part de l'avis de l'ADEPT en ce qui concerne:

le PLU 2010 de la commune de Talloires.

Nous avons apprécié un rapport de présentation précis, secteur par secteur, permettant d'avoir une bonne photographie de l'état actuel et du devenir de la commune.

A: Urbanisation

Nous nous élevons cependant contre le schéma d'urbanisation, sans rapport avec l'orientation générale affichée, de préserver le patrimoine et le paysage exceptionnel, socles de l'identité de la commune.

Nous notons une forte augmentation des zones densifiables, de + de 30% , sans que les règles urbanistiques soient adaptées à la nature des secteurs concernés, induisant une banalisation des sites.

En effet ce PLU ne fait aucune distinction entre les zones urbanisées ayant un fort impact paysager et les autres, d'autant que le COS de 0,2 actuel, serait remplacé dans le nouveau PLU, par un CES de 0,25, qui permet une forte densification du bâti, sans respecter les espaces de respiration nécessaires.

De ce fait, nous ne pouvons souscrire à une urbanisation massive sur des parcelles à flanc de coteau, où l’impact visuel est majeur, et situées dans le champ immédiat des points de vue remarquables (cf photos jointes).

A Perroix, doté d'une zone d'urbanisation prioritaire, (1AUc) qui va s'étendre jusqu'au coteau, et cacher la vue de l’ancien hameau, dont le PLU prétend valoriser le bâti traditionnel.

A Ponnay, hameau indissociable du point de vue unique des DENTS de LANFON .

Nous nous élevons contre le changement de statut de la parcelle « A LA ROCHE », en amont du Bourg, devenu dans le PLU zone UC avec un CES de 0,40 identique à celui du bourg historique. Ce secteur, situé côté montagne de la RD 909 A, ne peut en aucun cas être confondu avec la partie historique située en totalité côté lac.(voir photo)

Par ailleurs, en raison de l'absence de cahier de charge architecturaux à la hauteur des enjeux, l'Adept demande impérativement que les hameaux des Granges,de Ponnay,de Balmette, ainsi que le bourg historique de Talloires, soient protégés par un classement type ZPPAUP ou AMVAP, afin d'en préserver le caractère d’authenticité de plus en plus malmené..

Nous relevons la création « de secteurs de gestion du bâti dispersé » (secteurs Nb) qui concernent plus de 70 maisons isolées dans des zones N ou A, venant en quelque sorte "régulariser" un véritable mitage de ces espaces inconstructibles et conforter une pollution visuelle de nos paysages. Une extension possible de 15 % ne devrait être accordée que dans l'optique d'une amélioration du bâti et /ou d'une intégration paysagère plus aboutie

B: Déplacements et transports

L’évolution de l’urbanisation induit celle des déplacements qui doivent donc être traités en cohérence avec les plans d’urbanisme.

Alors que la dangerosité de la RD909A est reconnue, à notre stupéfaction, aucune orientation nouvelle, aucune mesure pour tendre vers une mobilité moins polluante et plus sûre, n'est préconisée pour les 10 ans à venir dans ce PLU, en contradiction flagrante avec ses propres engagements de développement durable et de lutte contre le changement climatique ( pièce 2 page 5)

Dans le bassin annécien, cluse alpine vulnérable, plus de 90% des déplacements sont effectués en voiture. La saturation de la rive ouest a entrainé un transfert de 40% du trafic global sur la RD909A, avec 8000 à 15000 véhicules/j entre Menthon et Doussard, dont 90% en pur transit.

La croissance du trafic des 2 rives étant de 2%/an, l’absence d' alternative au « tout voiture » selon le PLU conduirait à un accroissement du trafic routier, donc du CO2, de 20% en 2020, en totale opposition avec les objectifs affichés.(pièce 2 page 5)

En cohérence avec les rappels de la p.5, le PLU devrait donc préciser les actions concrètes que la municipalité de Talloires est prête à engager à court et moyen terme, comme par exemple:
Promouvoir, dans le cadre du SCOT, l’alternative au « tout voiture » par un transport en commun attractif (rapidité, fiabilité, confort) en site propre sur la rive ouest avec des parcs relais à Faverges, Doussard, Duingt, etc. afin de délester considérablement le trafic routier et ses conséquences désastreuses sur la rive est.

Promouvoir et inciter au covoiturage avec un parc relais significatif à Perroix (cf dossier ADEPT / PADD 2008 / 2009) complétant ceux de Doussard et Faverges.

Limiter la vitesse (50% de l’accidentologie selon DDT74 et surgénération de bruit) par ralentisseurs et contrôles (+ 20% d’infractions entre 2008 et 2009 selon DDT74 mais aucun radar sur les 2 rives )


Observations sur la RD 42 (Pièce 2, p.30) :
Cette route de montagne traverse Perroix, St Germain, La Pirraz, Vérel, Rovagny. Elle dessert 2 sites de parapentes de réputation mondiale, la première base « Nature / Aventure » de Hte Savoie et des restaurants réputés au col de la Forclaz.

Ces activités générant une circulation qui s'est vue décuplée en quelques années ,, l’objectif du PLU de densifier les hameaux précités est inacceptable sans aucune approche sur le développement durable des transports induits (navettes, covoiturage, liaison téléportée....) et sans mesures précises pour ralentir le trafic, tels que contrôles de vitesse, ralentisseurs.

C: Les Emplacements Réservés ( numérotés de 1 à 37 sur le document graphique)

Les cheminements piétonniers

Nous cautionnons pleinement les 4500 m de cheminements piétons à créer ou à réaménager (voir réserves n° 35,34,25 22,20,19,18,16,15,10,2.) pour relier les hameaux d'Echarvines, de Perroix, des Granges, de Ponnay, de Balmette ou d' Angon au Bourg...qui font à ce jour, cruellement défaut aux habitants et aux nombreux touristes, pour répondre aux exigences de sécurité et de confort auxquelles ils ont droit.

Nous ne pouvons que souscrire à la sécurisation du Thoron noté dans le PLU, d'autant que notre association la réclame depuis plusieurs années à la mairie et à la DDE.

Sur les 8,7 kilomètres de rives de la commune ( de Verthier au Roc de Chère ), il serait judicieux de prévoir un espace de promenade pour les piétons en phase avec le projet de « cheminement piétonnier autour du lac d’Annecy » initié par le SILA.

Sur la presqu’ile D 'Angon, retenue dans le PLU comme « secteur destiné aux aménagements d'équipements de loisirs et de plein-air »( Ntl sur plan), malgré les terrains communaux disponibles en bordure du lac, le cheminement piétonnier qui longe la RD 909A et ses 10000 véhicules /jour, est en contradiction avec le projet de « cheminement piétonnier du tour du lac d'Annecy » initié par le SILA (cf schémas pièce 2 page 36).

D :Piste cyclable

Nous réitérons ici notre demande d' exclure le Thoron du tracé de la piste cyclable (voir l'étude de l'Adept de « Projet alternatif »à la piste, largement diffusée en 2008 2009).

Pour ce faire, nous préconisons une piste à flanc de coteau depuis la croix du Thoron jusqu'à Angon, avec 2 dérivations possibles vers le Bourg par « Sur la Ville » et « le Vivier », seule solution pour respecter les objectifs de sécurité et de confort affichés par le projet pour ce tronçon le plus délicat du tour du lac.



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